dimanche 13 avril 2014

Lire dans les blés


Lire pendant les moissons n'est pas un sport très répandu.
Seul un immigré chinois s'adonne aux saines joies de la lecture.

Le tournage de ce film eut lieu chaque jour pendant l' "heure bleue",
c'est-à-dire pendant les vingt-cinq minutes qui séparent le coucher du
soleil de la tombée de la nuit, d'où la lumière très douce qui baigne
chaque image.
Au moment du tournage, le directeur de la photographie était en train
de perdre la vue et faisait prendre des photographies de chaque scène
pour les observer ensuite à la loupe.
Le réalisateur aurait voulu engager pour son premier rôle John Travolta,
qu'il pensait capable d'incarner un ouvrier de façon crédible, mais l'acteur
participait à l'époque à un show télévisé dont les producteurs refusèrent de
le libérer. Malick attendit près d'une dizaine d'années avant de tourner son
film suivant, "La ligne rouge".

dimanche 23 mars 2014

Lire en wagon-lit



La jeune fille ne veut pas quitter le compartiment couchette
pour lequel elle a acheté son billet à la sauvette.
Pour se donner une contenance, elle se cache derrière son livre.




La demoiselle a de saines lectures : elle lit "Smierc Donkiszota"
(en français "La Mort de Don Quichotte"), recueil des souvenirs
de sa participation à la guerre civile espagnole par Rudolf Leonhard,
écrivain allemand et activiste communiste proche d'Albert Einstein,
avec lequel il fonda en 1933 la "Ligue des combattants de la Paix".





mardi 11 mars 2014

Lire l'année dernière


La femme brune lit dans le petit salon vert.
Elle lit un livre en allemand non identifié.


Alain Robbe-Grillet, qui signe le scénario et les dialogues,
affirma s'être inspiré pour cette histoire du roman fantastique
d'Adolfo Bioy Casarès "L'Invention de Morel".


Volker Schloendorff faisait ses premières armes
sur ce film en tant qu'assistant-réalisateur. C'était
également le premier rôle au cinéma de Delphine
Seyrig, dont le frère signa la musique du film.


dimanche 2 mars 2014

Lire en douce pendant les cours


Dans les années 50, déjà, les élèves n'étaient pas très attentifs
pendant les cours. Ici, dans la petite ville texane d'Anarene,
pendant le cours d'anglais, les élèves se repassent en cachette
un livre dont leur professeur n'approuverait sans doute pas la lecture.


Il s'agit de "I, the jury" (1947) de Mickey Spillane
(en français "J'aurai ta peau"), livre où le célèbre
détective privé Mike Hammer fait sa première apparition.
Le livre s'est vendu à plus de six millions et demi d'exemplaires
aux Etats-Unis.


C'est dans ce film que Cybill Shepherd, Randy Quaid
et Sam Bottoms firent leur première apparition à l'écran.

vendredi 28 février 2014

Lire les pieds dans l'eau


Lawrence fait une petite pause dans sa longue traversée du désert,
et en profite pour lire un peu en se rafraîchissant les extrémités dans
l'eau d'une oasis.
Dans ce film de près de quatre heures, la parole est réservée aux hommes :
aucune femme ne prononce le moindre mot de tout le métrage.

mardi 11 février 2014

Lire à la caserne


Le nouveau venu n'est pas le bienvenu à la caserne.
Il faut dire que le caporal n'aime pas être dérangé dans
sa lecture : "Career in C Major" de James Mallahan Cain.
Cela ne les empêchera pas de mourir tous les deux à la guerre.


Ce film, qui obtint l'Ours d'Argent et le Prix Spécial du Jury
au Festival de Berlin, est composé pour moitié d'images d'archive
de la Seconde guerre mondiale. Pour que l'autre moitié du film
s'harmonise avec ce matériau d'époque, le réalisateur utilisa de
vieilles pellicules Kodak et des lentilles de caméra allemandes des
années trente datant de la guerre...


samedi 18 janvier 2014

Lire Omar Khayyam en prison


Barbara Graham et une codétenue ont besoin d'une phrase codée
pour entrer en contact avec un complice. C'est tout naturellement
dans le livre préféré de la condamnée, les Rubaiyat d'Omar Kkayyam
qu'elles la trouveront...


Le film est basé sur une histoire vraie. Pour la scène finale
de l'exécution, Robert Wise obtint l'autorisation du directeur
de la prison de San Quentin de visiter la chambre à gaz, d'y
prendre des mesures, et enfin, d'assister à une véritable exécution.

jeudi 9 janvier 2014

Lire comme un décadent


Le jeune comte Ottavio, riche héritier italien marié
depuis peu à une ravissante jeune femme, a été surpris
en compagnie de prostituées. Son épouse décide alors
qu'il devra désormais la payer elle aussi pour obtenir ses
faveurs conjugales. Gêné par ce marché, le jeune décadent
fait mine de lire un livre ; et pas n'importe quel livre :
"Les Gommes" d'Alain Robbe-Grillet, en français dans le
texte s'il vous plaît. Un ouvrage qui, à l'époque, faisait
l'objet de vives controverses, dont l'auteur n'était pas encore
l'Académicien adulé par les universitaires du monde entier.


A propos, il est tout de même étrange d'intituler "Boccacio '70'"
un film réalisé au début des années soixante et sorti sur les écrans
en 1962. Etonnant, non ?

mardi 7 janvier 2014

Lire comme un zombie


Comme tous les supermarchés ont été fermés,
les morts-vivants ne savent plus comment s'occuper.
Mais les anciennes habitudes ont la vie dure, et faute
de consommer, on peut toujours se plonger dans un
bon livre. Pas sûr que le zombie soit passionné par sa
lecture, cependant. Mais un zombie est-il passionné par
quoi que ce soit, sinon par un bon repas ?


Le livre offert à l'attention du cobaye est également
une histoire de morts-vivants, le livre de vampire "Salem"
de Stephen King, qui était un grand ami du réalisateur.


Romero considérait ce film comme le meilleur de ce qui
n'était alors qu'une trilogie, et qui est en fait sans doute le
moins bon des trois premiers films de zombies de l'auteur.

samedi 9 novembre 2013

Lire le soir d'Halloween


La jeune babysitter Laurie Strode lit une histoire
de croquemitaine au jeune garçon qu'elle doit garder.
John Carpenter choisit Jamie Lee Curtis pour ce rôle
parce que sa mère avait joué dans le "Pscycho" d'Alfred
Hitchcock. Peter Cushing et Christopher Lee refusèrent
tous deux le rôle du docteur Sam Loomis (on reconnaîtra
au passage le nom de l'amant de Janet Leigh dans "Psycho"),
finalement interprété par Donald Pleasance. Lee déclara plus
tard que ce fut la plus grande erreur de toute sa carrière.
Le film fut tourné en 21 jours pour un budget de 320 000 dollars.

jeudi 7 novembre 2013

Lire en chemin de fer


Guy Haines voudrait bien passer ce voyage en train
à lire tranquillement, mais c'était sans compter sur
l'envahissant Bruno Antony, qui ne va malheureusement
pas se contenter d'interrompre sa lecture...


Fidèle à ses habitudes, Hitchcock acheta anonymement les droits
du roman de Patricia Highsmith, pour une somme de 7500 dollars.
Ce furent Raymond Chandler et Czenzi Ormonde qui furent chargés
de l'adaptation. Chandler, dont le nom est chroniqué en premier au générique,
ne fit pratiquement rien, mais mit seulement un point d'honneur à se rendre
odieux : ainsi, lors d'une visite du réalisateur à son domicile, il l'accueillit
en hurlant à sa fenêtre : "Look at that fat bastard trying to get out of his car !"
("Regardez-moi ce gros lard qui essaie de sortir de sa voiture !").


Ce fut le dernier rôle de Robert Walker, qui incarne l'inquiétant Bruno
et mourut huit mois après la fin du tournage, à l'âge de trente-deux ans,
 d'une réaction allergique à un médicament.

mardi 5 novembre 2013

Lire à l'asile


Que lire pendant les gardes de nuit dans un hôpital psychiatrique ?
Pourquoi pas une biographie du Maître, Sigmund Freud en personne ?


David Cronenberg voulait attribuer le premier rôle à l'actrice
Sissy Spacek. On voit d'ailleurs un poster de "Carrie au bal
du diable" lorsque le personnage principal sort d'un cinéma.
Mais le producteur Ivan Reitman, arguant de l'accent texan
de la jeune Sissy, imposa l'actrice pornographique Marilyn
Chambers qui devait selon lui attirer un plus large public masculin.
La chanson qui passe à la radio au début du film est d'ailleurs
le propre tube disco de l'actrice, "Benihana", que tous les mélomanes
ont oublié depuis longtemps...


jeudi 12 septembre 2013

Lire comme un somnambule


Dans le bureau de celui qui se fait passer pour le Docteur Caligari,
on découvre des documents compromettants qui révèlent comment
celui-ci manipule Cesare le somnambule pour lui faire commettre ses
crimes. Le mystérieux criminel va bientôt être percé à jour...


Dans un premier temps, c'est Fritz Lang qui avait été pressenti
pour réaliser le film, mais il déclina la proposition car il était en
plein tournage de son film "Les Araignées". Ce fut cependant
lui qui suggéra l'idée de la structure enchâssée de l'histoire, comme
il s'en explique longuement lui-même :


« Erich Pommer m'avait désigné à l'origine comme metteur en scène pour ce film.
À ce moment il était question de tourner Caligari, disons en style expressionniste.
Je crois que ma seule contribution à ce film fut de dire : mes enfants, vous ne pouvez pas
le faire comme ça, vous allez trop loin. L'expressionnisme au point que vous voulez
ce n'est pas possible. Ca effraiera trop le public. C'est alors que j'ai proposé l'action à tiroirs.
On a accepté cela et on a fait se dérouler le début dans un asile d'aliénés.
Si j'avais mis le film en scène, j'aurais simplement traité le prologue et l'épilogue
de manière tout à fait réaliste, pour exprimer que là il s'agit de la réalité,
alors que la partie centrale décrit un rêve, la vision d'un fou.
D'ailleurs, c'est un thème qui m'a toujours beaucoup intéressé
et qu'on retrouve aussi dans Mabuse. »



dimanche 8 septembre 2013

Lire chez les bouseux


Quelqu'un qui lit un livre dans un film de Russ Meyer,
et qui plus est dans cette famille de dégénérés ?
Eh oui, Kirk, le fils aîné, l'intellectuel de la famille, vient d'acheter,
au grand dam de son vieil avare de père, "trois livres pour 50 dollars,
et y a même pas une image dedans".
Le titre du film renvoie à l'idéal cinématographique de l'auteur
qui considérait qu'un film était réussi s'il contenait :
de la vitesse (faster), du sexe (pussycat) et de la violence (kill ! kill !).
Le film, réalisé en 1965, ne reçut son certificat d'exploitation
au Royaume Uni qu'en 1980.

jeudi 5 septembre 2013

Lire pour jardiner


Cinq soeurs anglicanes entreprennent de transformer le palais de Mopu,
ancien harem d'un général indien, en un couvent, un dispensaire et une
école. Un manuel de jardinage leur sera bien utile pour aménager les lieux.


Jack Cardiff, qui obtint l'Oscar de la meilleure photographie pour ce film,
affirma s'être inspiré pour la lumière et les couleurs de l'oeuvre du peintre
flamand du dix-septième siècle Vermeer. La scène d'ouverture du film, où
la mère supérieure lit une lettre face à une fenêtre ouverte, serait ainsi une
citation directe de l'une des plus célèbres toiles de l'artiste.


lundi 2 septembre 2013

Lire au chevet d'une petite enfant malade


Pendant que la petite Marie et le petit Jacques jouent
avec le jeune Balthazar, la gouvernante lit au chevet
d'une petite enfant malade que l'on a installée au jardin.
Elle lui prépare sa potion, mais la petite fille ne survivra pas.
Pour ce film, Robert Bresson employa un âne qui n'avait pas
été dressé : le seul entraînement que l'animal reçut fut nécessité
par le numéro de cirque auquel il devait participer.
Ce film offrit son premier rôle à Anne Wiazemsky, qui revint
en 2007 sur les conditions du tournage et sa relation avec le
réalisateur dans son roman "Jeune fille".

dimanche 18 août 2013

Lire un super gros bouquin


Le Docteur Bullfinch s'est rendu avec quelques collègues
au coeur de la jungle amazonienne pour seconder le Docteur
Thorkel dans ses mystérieuses recherches sur la structure moléculaire.
Mais Thorkel, furieux que l'on vienne troubler sa solitude, a miniaturisé
tous les intrus. Bullfinch cherche à présent un remède à leur condition
dans les livres de son irritable homologue, affligé d'une fort mauvaise vue.



Sept ans plus tôt, Schoedsack coréalisait King Kong : les deux films relatent
une expédition dans des terres inexplorées à la recherche d'un prodige de la
science ou de la nature. Mais si Kong est un monstre qui frappe les esprits par
son gigantisme, ici, les ennemis du Cyclope sont tous miniaturisés.
Ce film fut le premier film de science-fiction tourné en Technicolor.


lundi 5 août 2013

Lire un tout petit livre


Le soldat américain en temps de guerre doit être prêt à tout, et son
kit de survie comprend également un livre miniature offrant un mélange
entre le livre sacré et des expressions idiomatiques russes.
A l'origine, Stanley Kubrick voulait faire un film sérieux et réaliste sur
un conflit nucléaire mondial, mais au cours de ses recherches, le sujet lui
parut si absurde qu'il décida finalement de tourner une comédie échevelée.
Le cachet de Peter Sellers, qui jouait trois rôles dans le film, s'élevait à un
million de dollars, soit plus de la moitié du budget total. Kubrick déclara à
ce sujet : "J"en ai eu trois pour le prix de six."

jeudi 25 juillet 2013

Lire en Finistère


Sur l'île de Ouessant, à la fin des années vingt,
il n'y a qu'un seul médecin, le vieux docteur Lesenn.
Celui-ci voudrait bien se reposer et lire un peu,
mais les mères de deux goémoniers en péril sur l'île
de Bannec viennent lui demander d'aller au-devant
des marins blessés.


Ce film a été entièrement tourné en décors naturels
sur les îles de Bannec et de Ouessant dans le Finistère,
avec des acteurs non professionnels. 


mercredi 17 juillet 2013

Lire du latin dans son jardin


En vacances sur une île, Karin fait réciter sa leçon de latin
à son jeune frère Minus. Une scène paisible qui tranche avec
les événements bien sombres qui vont suivre.
Le titre français du film restitue mal la référence contenue dans
le titre original, "Sasom i en spegel", littéralement "comme dans
un miroir". En effet, selon Saint Paul, après la mort, nous ne
verrons plus Dieu "comme dans un miroir", mais face à face.
En l'occurrence, le Dieu qui apparaîtra à Karin aura l'apparence
d'une monstrueuse araignée qui tentera de la violer...

lundi 15 juillet 2013

Lire parmi les morts


Premières images du film, en forme de prélude.
Après une araignée, un agneau qu'on égorge,
une main clouée, un enfant qui se réveille dans
un hôpital au milieu des cadavres et se met à lire.



Cet enfant est le même que dans "Le silence" tourné
trois ans auparavant, interprété par le même jeune
acteur, Jorgen Lindström, qui lit le même livre,
"Un héros de notre temps" de Lermontov, dans la
même édition, le même format, le même exemplaire
peut-être. Etonnant, non ?